mardi 22 mars 2011

Philohistoire: Henry David Thoreau






Henry David Thoreau refuse de payer ses impôts à l'État américain. Par ce geste il proteste contre l'esclavagisme et la guerre au Mexique. Il est emprisonné mais ne reste qu'une nuit en prison, car son entourage paie la caution. Il n'apprécia pas ce geste. Sur cette expérience qui changea sa vie, il écrivit l'essaie La désobéissance civile qu'il publia en 1849.

Faut-il désobéir aux lois?
Est-il légitime de désobéir aux lois dans une démocratie?

Nous avons vu au cours que les lois peuvent être contestable ou révoltante. Mais pour être libre il faut des lois «La liberté, c 'est tout ce que permettent les lois » Montesquieu.
La désobéissance civile c'est le refus de quelque chose au nom de la justice. Les lois sont fabriquer par les hommes donc elles ne sont pas parfaite et sont discutable.

Thoreau critique le gouvernement américain qui soutient l'esclavagisme et une guerre au Mexique contre tous les droits individuels et contre toute morale. Il se bat contre une valeur commune et non par intérêt personnel. Il critique un droit positif au nom du droit naturel. La révolte est un droit légitime donc un droit naturel. La valeur de justice est supérieur à la valeur de l'obéissance. « Je suis un homme avant d'être sujet », « il est plus désirable de cultiver le respect du bien que le respect de la loi. »

Thoreau prône la résistance passive qui a influencé beaucoup de personnes tel que Gandhi et Martin Luther King. La question de désobéissance civile est universel. On la retrouve aussi bien au XIXe, au XXe et au XXIe siècle avec en France par exemple, José Bové ou les enseignants qui refusent de faire passer les évaluations nationale de CM2. Car ils pensent que cela va classer les écoles et qu'il y aura des écoles avec des bons élèves et d'autres écoles avec des élèves en difficultés, ce qui en quelque sorte rendra les cursus scolaire élitiste.
« L'oppresseur ne se rend pas compte du mal qu'implique l'oppression tant que l'opprimé l'accepte »

« Il n'y aura jamais d'État vraiment libre et éclairé tant qu'il ne reconnaître pas l'individu comme un pouvoir plus altier et indépendant, d'où dérivent son propre pouvoir et son autorité et qu'il ne le traitera pas en conséquence » Dans cette phrase Thoreau veut nous dire que le gouvernement utilise la population comme des animaux et non en tant qu'individu alors que son pouvoir vient de cette population.

samedi 12 février 2011

CINE PHILO « LA MOUCHE »

La Mouche est un film d'horreur et de science-fiction du cinéaste David Crönenberg abordant les sujets de la confusion identitaire et de la métamorphose.
Dans ce travail, nous aborderons les questions philosophiques suivantes :
Comment vivre une transformation physique et s'accepter après ce changement ?
Le progrès peut-il conduire l'homme à sa perte ?

RESUME

Seth Brundle, jeune biologiste, a imaginé et conçu une invention qui « changera la face du monde » : la machine capable de transporter la matière à travers l'espace. A l'époque du tournage du film, la téléportation n'existe pas et n'existe d'ailleurs pas plus aujourd'hui et la manipulation génétique ne connaît pas de progrès. Seth réalise, dans deux cabines différentes, son expérience qui consiste à décomposer la matière se trouvant dans la première cabine et la recomposer dans la deuxième. Il fait tout d'abord deux essais avec ses babouins, dont le premier est un échec, avant de tester le procédé sur lui-même. Mais au cours de l'expérience, une mouche s'introduit dans la machine où se trouve Seth : se produit alors la fusion de Brundle et de la mouche, et le héros va progressivement prendre l'apparence d'un horrible monstre...Dans le film, on assiste à absolument toutes les étapes de la transformation du personnage : cela permet de renforcer l'horreur (qui à mon sens est plus particulièrement présente lors de la deuxième transformation de Seth, au moment où il devient un insecte géant après avoir fusionné avec le télépod et où il perd la parole).

Comment l'humain peut-il vivre une telle transformation ?

L'homme, pour parvenir à son apparence actuelle, a mis des millions d'années. Et cette apparence n'est sans doute pas définitive car elle évolue au fil du temps. En effet, par exemple, les scientifiques attestent que la taille moyenne de l'homme augmente. Ceci constitue une évolution normale mais que dire lorsque la transformation de l'apparence intervient, soit de manière brutale à la suite d'un accident pouvant défigurer, comme la morsure d'un chien ou le bris d'un pare-brise, soit de manière plus insidieuse et progressive, dans le cas d'une maladie ou simplement du vieillissement.
Le film accentue l'angoisse de cette situation : la transformation qui se fait par étapes ressemble plus, dans le cas présent, à une métamorphose telle que celle évoquée dans l'Odyssée lorsque Circé transforme les hommes en pourceaux...L'aspect physique constitue notre personnalité et lorsqu'il est transformé, c'est notre identité toute entière qui est mise en cause. Comment accepter et s'adapter à son nouveau physique ?

Après les moments de panique, d'angoisse et d'horreur, comme le montre le film, notamment au moment où Seth perd ses ongles, il faut réapprendre à se construire une nouvelle identité, voire une nouvelle vie et essayer de s'accepter. Le traumatisme est important et le désir de se soustraire au regard de la société peut être omniprésent. De là, les relations sociales peuvent devenir compliquées et les conséquence psychologiques lourdes.

Comment réussir à s'ouvrir aux autres si on a du mal à s'accepter soi-même ? Puis il faut subir le regard et la réaction de l'entourage. Celui-ci peut-il conserver les mêmes liens et contacts avec une personne dont l'aspect physique n'est plus le même ? Le Film nous montre comment Véronica est tiraillée entre l'amour qu'elle a pour Seth et l'horreur que lui inspire sa transformation.
De même dans « la Métamorphose » de Kafka où Grégor s'est transformé en insecte, sa famille « après avoir tenté tout ce qui était humainement possible », ne le supporte plus : « je ne veux pas, face à ce monstrueux animal, prononcer le nom de mon frère... nous devons tenter de nous en débarrasser.



*****


On verra, à la fin de « la Mouche » que la mort semble être la seule issue possible pour Seth, alors qu'au départ son désir le plus fort était d'apporter un progrès décisif à l'humanité. Peut-on en déduire que le progrès peut conduire à un échec total, voire à une destruction ?

Le progrès est indispensable à la survie de l'homme mais la notion de progrès est-elle indissociable de celle de risque ?

Le chercheur se met parfois en danger lorsqu'il teste ses découvertes sur lui-même. Ces risques liés à la conquête du progrès peuvent être aggravés par l'égoïsme, l'individualisme, l'orgueil et une ambition démesurée du chercheur qui le conduisent parfois à occulter les dangers, aveuglé par son obstination et le seul désir de s'approprier la découverte.
Pour éviter ce risque et pour qu'une invention soit sûre et fiable, elle devrait être le fruit d'un travail collectif et les risques devraient être appréhendés et maîtrisés dès la conception puis à toutes les étapes de la réalisation.
Malgré ces précautions, il reste toujours une incertitude sur la nocivité réelle de nouveaux produits. Citons l'exemple de l'utilisation du téléphone portable qui, selon certaines études peuvent entraîner des tumeurs au cerveau.


Aujourd'hui, chaque être humain est un consommateur de science. Celle-ci ouvre des perspectives à de nouveaux développements, par exemple dans les domaines de la génétique, de l'espace, de l'énergie, de l'informatique, etc. Chacun est conscient des effets bénéfiques du progrès de la science sur la qualité de vie, notamment en matière de santé ; cependant, de nombreuses personnes expriment leurs craintes face aux risques que peuvent entraîner de nouvelles découvertes.

dimanche 12 décembre 2010

S'arracher un cheveux.


Je suis là. Je respire lentement, puis passe ma main tremblante dans mes cheveux, je les démêles du bout des doigts. Je cherche un cheveux. Celui qui ne me fera pas trop mal... Celui au dessus de mon crâne, ou le petit ondulé sous ma nuque? Hésitation. Bon aller, qu'est ce que je risque après tout, ce n'est qu'un cheveu. Un seul, uniquement un seul. Mais un cheveu qui je sais, va me faire mal. Je ne réfléchis plus, j'en prend un au petit bonheur la chance, l'entortille autour de mon index. Et je tire. AIE ! Pourtant je l'avais anticipé celui là. Je sais que j'allais avoir mal et je le fais quand même, suis-je alors masochiste? Enfin, la douleur est infime et des courte durée. Et si j'en arrachai un autre? Je m'imagine déjà chauve, Lex Luthor le retour. Ou alors Britney Spears. Quoique, nous l'avons jugé pour s'être rasé la tête... Nous ne sommes pas libre de faire ce que bon nous souhaite de nos cheveux? On ne décide pas nos coupes? C'est inesthétique? Pas à la mode ? C'est non-conforme? Mais qu'est ce que la mode, l'esthétique et le bon conforme? Dans le monde des PUNK la crête est acceptée et pas dans le Bon chic bon genre. Logique ? " S'il était dit de porter une morue que la tête en porterions nous une ? " Ce ne sont que des cheveux, juste des poils plus long. On bannis les crânes dégarnis alors qu'on prône à l'esthéticienne. Je divague, je m'éloigne. Je me vois bien comme un savant fou et sadique qui se serait arraché tous les cheveux un par un et quine ressentirai plus la douleur. Je suis un assassin, un meurtrier qui a fait un génocide, une extermination de la communauté capillaire. Un vrai tyran qui effraie les mèches rebelles. A qui le tour? Et pour les récidivistes, j'appelle le coiffeur et hop, tous à l'abattoir. Je les extermine, je les tue. Je suis la reine, on obéit. Une vrai dictature. J'ai tous les droits sur mes cheveux. Je n'ai pas envie de rentrer dans un conformisme absurde. Ne pas êtres juger, ne pas à avoir fuir les regards. J'assume, je m'assume. J'assume cette mèche colorée, ce crâne rasé et les douleurs qui vont avec. La douleur physique, oui ça fait mal de s'arracher les cheveux. La douleur morale des regards blessants. " C'est dans la douleur qu'on prend conscience de soi " Je suis moi, à travers vos regards qui me dédaignent, ceux qui me méprisent. A travers vois sourires hilares, vos doigts qui me désignent, qui me dénoncent. Suis - je coupable d'être libre de faire ce que je veux de mes cheveux? Suis - je anormale ? A plaindre ? A blâmer ? Non, pas plus que ceux qui souffrent en silence et qui choisissent une lame sur leurs poignets, ou ceux qui sont en cuir aimant avoir mal. Riez donc, je m'assume et je le vis bien. Je recommencerai. Je me suis arrachée en cheveux, un parmi tant d'autre. Un acte sans utilité, sans intelligence, mais un acte qui m'a montré que je préfère m'arracher un cheveux et souffrir une poignée de dix secondes, que de porter une morue.

mardi 7 décembre 2010

Philo-roman :Jack Kerouac « Sur la route »


Jack Kerouac, de son vrai nom Jean-Louis Lebris de Kerouac, né le 12 mars 1922 dans le Massachusetts, mort le 21 octobre 1969 en Floride, est un écrivain et poète américain. Considéré aujourd'hui comme l'un des auteurs américains les plus importants du XXe siècle. Son style rythmé et immédiat, auquel il donne le nom de « prose spontanée », a inspiré de nombreux artistes et écrivains, dont Chuck Pallanhuik, l’auteur du célèbre roman « Fight club ». Les œuvres les plus connues de Kerouac, Sur la route, considéré comme le manifeste de la beat generation, « Les Clochards célestes », « Big Sur » ou « Le Vagabond solitaire », narrent de manière romancée ses voyages à travers les États-Unis. Le genre cinématographique du road movie est directement influencé par ses techniques et par son mode de narration. Jack Kerouac a passé la majeure partie de sa vie partagé entre les grands espaces américains et l'appartement de sa mère à Lowell dans le Massachusetts. Confronté aux changements rapides de son époque, il a éprouvé de profondes difficultés à trouver sa place dans le monde, ce qui l'a amené à rejeter les valeurs traditionnelles des années 1950, donnant ainsi naissance au mouvement des beatniks. Ses écrits reflètent cette volonté de se libérer des conventions sociales étouffantes de son époque et de donner un sens à son existence. Un sens qu'il a cherché dans des drogues comme la marijuana et la benzédrine, dans l'alcool également, dans le bouddhisme, et dans une frénésie de voyages.

Récit d’un long voyage à travers les USA des années 1950, "Sur la route" retrace les voyages entrepris par Sal Paradise et ses amis. Les virées, jonchées d’alcool, de filles d’un soir ou d’histoires d’amour, d’amitiés fraternels ou éphémères, de rêves, d’incertitudes, d’auto-stop, de désir de liberté, d’affranchissement et d’illusions déjouées, ressemblent à des errances désordonnées. Sal Paradise (alter-ego de Kerouac) et Dean Moriarty (alter-ego de Neal Cassady, un ami de l’auteur rencontré en 1947) sont les deux principaux héros de « Sur la route ». Cependant, seul Sal narre leurs péripéties. Sal Paradise est un jeune paumé sympathique et influençable, bardé d’utopies et qui aspire à devenir écrivain. Dean, fait partie des êtres qu’admire Sal et qui à ce titre déteignent sur lui. Dans ses voyages, Sal cherche toujours plus ou moins à le retrouver ou le suivre. C’est la figure mythique du poète vagabond, Dean l’impressionne et l’inspire. Sal idéalise son ami mais il apprendra a ses dépends que Dean n’a rien à envier.
« Quand j’allai mieux, je compris quelle vache il [Dean] était mais aussi je devais comprendre la complication impossible de sa vie, qu’il fallait bien qu’il me laisse là, malade, pour retrouver ses épouses et ses peines. », « Un gars de l’Ouest, de la race solaire, tel était Dean. Ma tante avait beau me mettre en garde contre les histoires que j’aurais avec lui, j’allais entendre l’appel d’une vie neuve, voir un horizon neuf, me fier à tout ça en pleine jeunesse ; et si je devais avoir quelques ennuis, si même Dean devait ne plus vouloir de moi pour copain, et me laisser tomber, comme il le ferait plus tard, crevant de faim sur un trottoir ou sur un lit d’hôpital, qu’est-ce que cela pouvait me foutre ? J’étais un jeune écrivain et je me sentais des ailes. »


Ce livre apporte une réflexion sur la liberté. Il nous amène à se demander si on a besoin de quitter la société pour être libre ?
Dean « le glandeur mystique » est le chef de file de cette mouvance revendicative. Il imprime ce désir fou de vivre autrement que le reste de l’Amérique bien pensante. Cependant la mutinerie qu’il propose est pacifiste. Ses amis et lui se contentent de vivre en marge comme ils marchent sur le bord des routes, sans crier à la révolution. La ligne de conduite qu’il établit tacitement prend la forme d’une course folle à travers le temps et la vie lors de traversées intercontinentales en Amérique du Nord. New-York, Denver, Los Angeles et même le Mexique seront quelques unes des destinations qu’empruntent Sal, Dean, Carlo et compagnie.
Après avoir lu le livre, j’ai eu envie de tout plaquer, de prendre une voiture et de rouler sans but précis. Car après réflexion le message que Kerouac veut faire passer et que seul le mouvement compte réellement, tous ces personnages ne tiennent pas en place (c’est-à-dire dans une même ville) très longtemps. Comme si l’immobilité les condamnait et que leurs incessants trajets leur garantissaient d’une part, la vie, et d’autre part, la certitude qu’ils toucheraient ainsi l’essentiel de l’existence. "On était tous aux anges, on savait tous qu'on laissait derrière nous le désordre et l'absurdité et qu'on remplissait notre noble et unique fonction dans l'espace et dans le temps, j'entends le mouvement" »
Sal n’a pas de but. Visiblement moins épris de cette liberté tant louée par Dean, il se contente dans un premier temps de prendre part à cette mouvance, sans qu’aucun stimuli précis ne le porte. Seule la nécessité de parcourir son pays le hante, sans dévoiler de profondes raisons à ses péripéties qui ne sont somme toute, pas de tout repos. Mais cette fuite revendiquée vers l’ailleurs, avant de le conforter, avant de lui servir sur un plateau d’argent l’essence de l’existence ou des êtres, le marginalise. Dean l’assume d’ailleurs. Voyager sans but est une manière de refuser les buts établis et évidents imposés par la société (fonder une famille, travailler, consommer). « Quel est ce sentiment qui vous étreint quand vous quittez des gens en bagnole et que vous les voyez rapetisser dans la plaine jusqu’à, finalement, disparaître ? C’est le monde trop vaste qui nous pèse et c’est l’adieu. Pourtant nous allons tête baissée au-devant d’une nouvelle et folle aventure sous le ciel. »
Je conseille ce livre pour tous les mordus de voyage, de road trip aux USA et de liberté. Je conseille aussi « Into the wild » de Jon krakauer et son adaptation par Sean Penn.

"La route est pure. La route rattache l'homme des villes aux grandes forces de la nature (…). Sur la route, dans les restaurants qui la bordent, les postes à essence, les faubourgs des villes qu'elle traverse, les amitiés et les amours de passages se nouent. La route, c'est la vie."

À noter qu'une adaptation sur grand écran du roman de Jack Kerouac est actuellement en cours de tournage sous la direction du cinéaste brésilien Walter Salles, réalisateur de Carnets de voyage. La production du film est assurée par American Zoetrope, la société de Francis Ford Coppola, qui possède les droits d'adaptation cinématographique de Sur la route depuis 1968. L'héroïne de Twilight, Kristen Stewart, y participe ainsi que Kristen Dunst et Viggo Mortensen.

lundi 15 novembre 2010

Peut-on aimer une œuvre d’art sans la comprendre ?





Nous pouvons apprécier une œuvre d’art, sans rien savoir de celle-ci, ni de son auteur, ni de ses intentions. Mais plutôt, pourrions nous ne pas aimer une œuvre d’art, malgré que l’on sache tout d’elle, si ce n’était pas une affaire de sensibilité, plutôt qu’une affaire d’intellect ? Qu’on me donne autant d’explications que l’on voudra, si l’oeuvre me déplaît, on ne me la fera pas aimer en me la faisant connaître.


Pourtant, être sensible à la beauté, et à l’esthétique d’une œuvre d’art n’est pas qu’affaire de sensation. Les œuvres sollicitent également notre imagination, nous invitent à penser, à réfléchir. La sensation seule n’est pas suffisante, on ne goûte pas à une rime, un dessin, une mélodie comme on goûte à un fruit. L’art s’adresse à l’esprit autant qu’aux sens. On se plaira à imaginer, à fantasmer sur une couleur, un agencement, une forme, une histoire, et finalement à s’approprier un peu plus l’œuvre.


L’art n’est donc pas réservé aux intellectuels et aux savants. Le contexte, l’origine, l’intention et l’histoire de l’œuvre ne tiennent jamais lieu d’émotion. Je peux tout à fait rester insensible à une œuvre dont je sais presque tout. La connaissance n’est pas un critère de goût, ne définit pas le beau, sans quoi on pourrait démontrer, preuves à l’appui, qu’il faut aimer cette toile, et négliger cette autre. Inversement, juger qu’une musique est belle ne m’apprend rien sur la propriété de cette musique, hormis donner un à priori positif. La beauté n’est pas une propriété objective.


Certains auteurs cherchent à ce que, au contraire, l’œuvre ne soit pas comprise ; Kandinsky lui déplore le regard critique du spectateur, devenu trop superficiel, insensible à ses nuances, ses aspects, tout semble s’être évanouit sous les regards habitués, vidés par l’indifférence. Comment le faire revivre ? Il pousse le spectateur à redécouvrir l’art en créant des formes et des couleurs dérangeantes. Alors l’esprit s’affole, enquête, fouille, mais en vain. Cela n’évoquent plus rien du monde tel qu’on le connaît. Alors on va découvrir que chaque chose à un effet et agit sur nous, un bleu qui refroidit et apaise, un rouge qui irrite. « Chaque partie du réel a sa nuance, chaque détail possède un sens, la moindre parcelle du monde, connue ou non, informe, anime l’esprit, lui souffle des idées, réveille des images, le fait vibrer. »


Rotatine et Noée

dimanche 14 novembre 2010

Il était là à me demander de lui chanter encore une fois Santiano . Lui , ce garçon de six ans .


Texte philosophique libre ?


Le processus venait d'être enclenché , nous chantions , à pleine voix , à plein poumon . Il était beau ce petit garçon à chanter l'insouciance . Elle était belle l'insouciance entre ses lèvres . Il dansait sur la jetée entre le bruit des vagues et le cris des mouettes . Les bateaux quittaient le port . Ils emmenaient des tas de questions avec eux . Pourquoi partir ? Est - ce la liberté de naviguer sur les flots ? Allaient - ils revenir ? Je les enviais . Je voulais partir avec eux et goûter au vent salée de la liberté . Et puis il y avait cette enfance dansante qui me rattachait à ma condition je ne pouvais pas fuir , pas cette fois là . Il chantait encore alors que je ne disais plus un mot . Un fond sonore qui reliait toutes mes pensées .

Hisséo , les bateaux qui vont sur l'eau ont - ils des ailes ? Les miens oui , et si j'étais eux , je naviguerai vite entre les nuages , je ne ferais pas d'économie . C'est lâche , je veux fuir . Fuir ailleurs et oublier mes responsabilités . Aller loin . Laisser tout tomber . Ne plus avoir à penser au passé , présent ... Je sais bien que je ne vaux pas grand chose à masquer mes souffrances au lieu de les affronter . C'était ça mon problème , je n'affrontais rien , je préfère fuir et me cacher . Je n'arrive pas à mettre le doigt sur la solution , je la cherche autre part , comme si tout ce qu'il me restait à faire était de larguer les amarres , dans tous les sens du terme , et de ne plus m'inquiéter de l'avenir . Carpe Diem . Après tout , on finira tous au même endroit . Ce qui compte ce n'est pas de vivre à jamais , mais de vivre avec soi à jamais . - Réflexion sur moi même - Je savais d'où venait le problème mais il n'y avait pas de remède apparent ...

La chanson est finie , il me regarde . Un bateau rentre au port . On revient toujours . Je ne sais pas ce qui m'attend pour arriver au bout du chemin , mais ce qui compte , c'est d'y arriver . Je baissais les yeux vers les siens et il demeurait là à me demander de lui chanter encore une fois Santiano , lui ce petit garçon de six ans . Il était heureux dans la brise marine et c'est tout ce qui comptait .




« La volonté de partir est plus forte que le désir de rester . »


vendredi 12 novembre 2010

Ana et moi.





  • Ana et moi - texte philosophique libre.

...Ana, c'est ma meilleure amie. Pour d'autres, c'est une maladie mentale nommée anorexie. Mais Ana n'est pas celle que les gens croient. Elle m'aide, me porte conseil, me punit lorsque je mange trop, m'apprend à ne compter que sur elle et sur moi-même.

...Je veux être parfaite et Ana le sait. Mais qu'est-ce que la perfection finalement et comment l'atteindre ? Ana a la solution. Elle connaît mes doutes et m'apprend à être quelqu'un de meilleur. Être belle, mince, appréciée de tous, enviée. Voilà ce qu'est la perfection pour Ana....Malheureusement, je suis très loin de l'atteindre, c'est pour cela qu'Ana est présente pour moi, pour m'obliger à manger moins et devenir celle que tout le monde choisit comme modèle.

...Ana dit qu'ainsi, tout le monde m'acceptera et leur façon de me regarder changera. Mais peut-on vraiment être accepté de tout le monde ? Je ne pense pas, mais Ana si. Je me suis beaucoup posée cette question, et j'ai tout de suite pensé que si personne ne nous accepte, c'est sûrement parce que l'on ne s'accepte pas soi-même. C'est mon cas, et c'est pour cela qu'Ana me porte secours, afin de devenir moi et de m'accepter lorsque j'aurai atteint mon but.

...Omniprésente, les autres pensent que je suis sous son influence. Omniprésente, les autres pensent que je ne suis pas consciente du danger qu'elle me fait vivre. Mais... quel danger ? Les autres ne comprennent pas. Ils ne la connaissent pas. Moi si. Ana est toujours là pour moi, sa voix me guide, me porte vers un idéal que je pourrai sûrement atteindre, si je reste pliée à sa volonté qui est aussi mienne. Ana est mon modèle, celle à qui je dois ressembler à tout prix. Elle est mon point de repère, le phare qui éclaire le chemin que je dois prendre. Oui, je l'envie, car Ana est parfaite, belle et mince. Elle a le secret de la perfection, c'est pour cela que j'accepte les règles qu'elle me donne. Pour les autres, je ne suis pas consciente qu'Ana n'est pas ma meilleure amie et qu'elle se nomme en réalité anorexie. Mais sommes-nous toujours conscients de ce que nous faisons ? Peut-être que oui, peut-être que non, je ne sais pas. Mais pour ma part, Ana est consciente de ce qu'elle me fait faire. Elle est consciente de ce que je vis chaque jour. Elle est consciente de la route que je dois parcourir pour atteindre mon but. Pour devenir celle que je veux, belle, mince, j'approuve les règles et contorsions qu'Ana me dicte. J'accepte qu'elle intègre entièrement mon corps.

...Ils ont peut-être raison. Ana n'est peut-être pas ma meilleure amie. Ana est peut-être une maladie mentale nommée anorexie. Mais Ana a une conscience et je la suis.